L'un des événements majeurs de la saison 2024 du Championnat MOTUL FIM World Superbike a été le transfert explosif de Jonathan Rea vers l'équipe Pata Prometeon Yamaha après neuf saisons de course pour Kawasaki. Le n°65, cependant, n’a pas emmené son ancien chef d’équipe Pere Riba avec lui chez Yamaha, Rea travaillant avec son ancien coéquipier Andrew Pitt, devenu son nouveau chef d’équipe. Avant le Round Pirelli des Pays-Bas, Rea a parlé des défis liés à l'adaptation à une nouvelle équipe sans Riba à ses côtés et de la période d'ajustement nécessaire lors du changement d'équipe.

 

Rea a rejoint Kawasaki pour la première fois pour la saison 2015, remportant six titres entre cette date et 2020 avant quelques saisons difficiles en 2021, 2022 et 2023. Après ces campagnes compliquées, il a choisi de passer chez Yamaha avec un siège disponible suite au départ de Toprak Razgatlioglu (ROKiT BMW Motorrad WorldSBK Team) chez BMW. S'exprimant au TT Circuit Assen, Rea a développé sur l'un des défis liés au changement d'équipe et de constructeur.

 

« Il est difficile de répondre », a-t-il commencé lors de son débriefing avec les médias. « Je me familiarise simplement avec une toute nouvelle équipe, je comprends comment ils travaillent et ils comprennent comment je travaille. Ça se fait étape par étape. Je crois vraiment en tout le monde chez Yamaha. Ce sont des gens formidables, des gens intelligents. J'ai eu une relation avec mon ancien chef d'équipe qui a duré neuf ans. Il y avait également des difficultés croissantes dans cette relation. Il y avait des moments où ce n’était pas génial, mais généralement, par exemple, si vous disiez 'à gauche', avec ce genre de relation, ils savaient par télépathie ce que je voulais. »

 

« Avec une toute nouvelle équipe qui a travaillé avec différents pilotes, c'est très difficile pour eux de me comprendre sans mots. Lors des manches précédentes, j'ai passé beaucoup de temps dans le stand à essayer d'expliquer clairement mes sentiments. C’est aussi nouveau pour moi, et cela peut aussi être un gros problème ; un pilote peut trop parler car on peut créer de plus en plus de problèmes d'un point de vue technique. C'est juste étape par étape. Je pense qu'avec cette situation, combinée aux quelques problèmes auxquels nous avons été confrontés, aux difficultés, aux défis de Phillip Island et aux accidents, ça a été difficile de tout mettre en place, mais j'ai l'impression que cela va arriver. »

 

Un aspect clé sera la manière dont les chefs d’équipe travaillent, chacun ayant son propre style pour obtenir le meilleur résultat possible. Chez Kawasaki, Rea a travaillé exclusivement avec Riba en tant que chef d'équipe, menant à un succès sans précédent avec plus de 100 victoires pour le constructeur japonais et six titres. Suite à son passage chez Yamaha, le pilote de 37 ans a désormais Pitt comme chef d'équipe. Les deux hommes ont couru ensemble mais entretiennent désormais une relation différente alors qu’ils recherchent le succès ensemble.

 

Développant sur les différences entre les deux, où Rea s'est assuré de faire l'éloge des deux, le n°65 a déclaré : « Ils sont plus similaires que vous ne pouvez l'imaginer, pour être honnête. Les deux sont très intelligents. J’allais dire que l’éthique d’Andrew est incroyable et qu’il est tellement occupé et impitoyablement compétitif, essayant toujours de trouver quelque chose, et il pousse tout le team à faire de son mieux. Andrew pousse le département électronique, le département châssis, à s’améliorer, mais Pere était pareil. »

 

« La plus grande différence est que j'ai travaillé avec Pere pendant neuf saisons et parfois je n'avais pas besoin de parler. Quand vous regardez le marché des pilotes, par exemple, Toprak a changé de team mais il a pris son chef d'équipe, mais ils doivent ensuite apprendre une autre moto. Cela aurait-il été un avantage d'avoir Pere à mes côtés maintenant ? Pas certain. Peut-être pour la communication et par compréhension, mais il ne comprend pas la R1. Il y a des avantages et des inconvénients à tout. La relation avec Andrew est vraiment bonne. Je lui fais confiance et j’ai confiance en Yamaha pour que tout se passe bien. Ce fut un début difficile, pour être honnête. Nous devons avoir une certaine foi, garder la tête haute et j’espère que nous pourrons revenir à une certaine normalité ici. »